En avril j'indiquais : "bientôt en ligne" ! Il faut dire que cet album à quelque chose de rare et peut être de maudit. D'abord il est grandiose mais bon, laissez moi vous narrer tout de même l'aventure d'un disque qui mériterait de faire du bruit....

Découvert par le hasard d'un envoi massif d'une collègue chroniqueuse qui n'avait plus le temps d'écrire je laissais d'abord l'objet de côté pour lui préférer le reste du tas (y en avait quelques uns), puis après une écoute, je me jetais dans le dictionnaire pour vérifier le sens du mot "peroxydé".

Car si je devais utiliser un mot et un seul pour définir l'objet ce serait ça ! Peroxydé : nm, grosso modo "surchargé en oxygène", bref, énervé, très énervé, super méga givré des neurones aussi.

Entre une voix haut perchée pour lequel le qualificatif de "sexuel" ne serait pas de trop (au sens où le rock primordial l'était, comme une pulsion, un truc qui vient du bassin, bref je vais pas vous faire un dessin), des rythmes funkoïdes sur fond de pop anglaise qui donnent envie de se trémousser et des arrangements bien futés, la première impression est celle d'un ouragan d'énergie passé à la sauce LSD.

Oui mais, j'ai pas poireauté deux mois juste pour constater qu'à la première écoute j'avais été soufflé par le truc ! Je suis pas non plus resté dans le coma après la première baffe de cette galette (j'eusse pu). Non, les zigs de The Spangles ont juste eu pas de bol…

Chaque fois que je remettais le disque j'y trouvais autre chose, une influence futée, une finesse inédite, des noms s'accumulaient sur mes notes, des idées d'angles, de styles de narration, des choses abstraites, bref, trop d'inspiration tue l'inspiration et la chro n'avançait pas...

Je l'ai fait écouter autour de moi, déclenchant en rafale des : "wah c'est cool tu m'le prêtes ?" La réponse était invariablement "NON !" celui là je le garde, j'y comprends rien tellement il y a d'entrées dedans mais je le garde !

Résultat, j'ai plus écris une ligne....

Plus rien….

Pendant plus d'un mois !

Par ce que je n'arrivais pas à dire ce que je pensais de ce disque !

Je ne sais pas quoi dire, à part que j'ai pris une foutue claque et que ça brûle encore ! A part que certains des morceaux de ce disque feraient penser que Jerry Lee Lewis a trouvé ses fils spirituels : même si l’ensemble de ce disque n’est pas du "rock’n roll" au sens où les puristes l’entendent, l’esprit qui hante l’objet est celui des pionniers hurlants de ce genre décadent. A part que Air devrait écouter ça pour comprendre qu'on peut faire de la musique planante qui ne donne pas envie de dormir ! A part que King Crimson n'est pas le seul groupe qui ait réussi à donner un côté démoniaque à de simples arpèges de guitare...

Voila, je suis débloqué.

Il va falloir me faire à l'idée que je ne pourrais jamais faire le tour de ce truc.

Il me reste à le réécouter pour le plaisir, sans chercher à comprendre…

Allez je retourne prendre ma baffe !

 

Lionel  THE FRENCH TOUCH  Avril 2005
 

 

La coupure de presse parle de "50 minutes de rock novateur, où l’impertinence et la maîtrise font bon ménage". Et soudain on regrette d'avoir lu ces quelques mots. Car il n'y a pas mieux pour résumer.
Ce premier album de The Spangles fait côtoyer des morceaux bordéliques, proches du chaos, comme l'excellent "My Crispy Bodies", avec des titres moins rock, plus maîtrisés, plus calmes ("Red Roots", sans doute le meilleur morceau du disque).
Une précision cependant... La voix ! Manox, le chanteur, n'a pas un organe vocal facile, et il faut plusieurs écoutes (environ cinq, six, voir sept pour les plus réticents d'entre vous) pour vraiment être capable d'apprécier le truc.
Autre hic ! Les amateurs de mélodies risquent de ne pas s'y retrouver ! Ici, c'est bel et bien le côté énergique qui prime. Pas besoin de mélodies si on y met de la sueur ! Il y a bien quelques morceaux mémorisables, mais ce n'est pas là dessus que ces cinq nancéiens misent...
Le site de leur label (excellent au passage), considère que The Spangles sont arrivés à maturation. On n'en a malheureusement pas l'impression, car l'album ne tend pas vers la maîtrise des titres, mais plutôt vers un joyeux cafouillage, certes très jouissif, mais dans lequel on n'a du mal à s'y retrouver, et à trouver son compte. Mais il faut chercher !

 

Nico Prat  Juin 2004

 

 

S’il devait n’en rester qu’un ce serait le CD de THE SPANGLES. Un mélange ahurissant entre Matmatah, Empalot, du rock made in England et du funk. En résumé c’est du n’importe quoi mais dans le sens noble du terme ! Ce groupe français vend du bonheur sur support CD !! ENCORE !

David  -  Factotum  -  Mai 2004

 

 

On accueille avec plaisir le rock désaxé de ce jeune groupe nancéien qui sort son premier disque, "Daddy's boy". Ni rentiers ni fils à papa, la filiation n'est pas évidente à déterminer. Elle a possiblement des racines dans la proche Belgique (Deus par exemple) : même si le pays est plat, le rock y fait des loopings.

La musique des Spangles est un patchwork d'éléments très hétérogènes (collision pressée de pop, punk, funk) qui la font ressembler à un portrait grimaçant et maniéré, couturé de partout. Mais en le regardant dans son ensemble, il présente une étonnante régularité. Sous ce visage maquillé à grands coups de guitare-lipstick ("In your eyes"), un corps maigrichon se secoue nerveusement, tout serré dans des fringues étriquées. Cet air bagarreur fait passer outre les faiblesses de la production : un son trop sec, sans profondeur de champ, qui fait sonner creux les rythmiques funk un peu bateau de "My crispy bodies" et "For a killjoy". Heureusement, les traits sont adoucis par des dialogues avec un quatuor à cordes, ou encore un surprenant arrangement de trompettes qui les sauvent de l'ordinaire. "Daily loving", dans le genre pop romantique orchestrée avec sensibilité, est une charmante réussite.

A l'instar des Strokes, The Spangles prennent un malin plaisir à faire tourner les mélodies en bourrique, Manöx finissant de les titiller de sa voix de morveux hyperactif trop vite monté en graine. Le rythme écrabouillé et sautillant de "Daddy's boy" et la fin de "For a killjoy" arborent un air festif et ludique, mais cela se paye : le ton se raidit sur "Heads will be rolling", martelée comme du 16 Horsepower avec sa slide-guitar vénéneuse. Plein de dédain, Manöx détache les syllabes comme pour s'en débarrasser - on est proche du cabaret sauvage d'un voisin de label, Dimi Dero. "Sorrow man" s'enchaîne bien, avec son theremin aigrelet parfait pour une soirée d'Halloween qui vire en fiesta. Là encore, sanction immédiate : "Red roots" est glacée comme les pages d'un Magazine feuilleté sans envie, et les quelques notes de guitare qui tournent en rond finissent par lasser. La rythmique funk syncopée de "Electric monkeys" redonne un coup de fouet au disque, son gimmick de synthé cheap s'incruste comme il faut dans les oreilles. "No more streacks" monte longuement, hissée par une wah-wah granuleuse, passe par un faux climax Stoogien et termine à cappella. Il ne reste plus qu'à descendre.
"Stop machines !" porte bien son nom : la fête est finie, le cirque s'arrête, on laisse jouer un quatuor à cordes sur la piste où retombe la poussière. Percussions et chœurs brumeux ajoutent à la singulière légèreté de l'ensemble. Des harmoniques berceuses déposent en douceur sur le xylophone de "Everybody sleeps", titre qui achève le disque dans un murmure.

The Spangles, après avoir assouvi leurs envies de mettre le bazar dans des compos nerveuses, atterrissent finalement dans des paysages plus dégagés – allongement des structures, mille-feuilles de cordes au goût de pluie. Bizarrement fagoté, "Daddy's boy" dégage au fil des écoutes un charme étrangement cohérent.

 

Jérôme Fiori Mai 2004

 

 

 

Nancy on the Rock avec The Spangles. Today, on s'intéresse à leur EP named “Daddy’s boy” sorti en december 2003 chez Mosaïc Music via ELP Records.
Who are the Spangles ? Des français anglophiles qui balancent dans ce first opus une jolie fusion british : du britrock, de la britpop et du britpunk. De la Britzik quoi !!
Je fais court pour plusieurs raisons :
[1] A l'origine, it is not ma came but if je vous en parle today, c'est because après quelques écoutes, ça pourrait maybe le devenir car I believe que the Spangles nous servent très bien leur good rock pailleté ! If tu aimes that style of music, you gonna love the Spangles.
[2] L'autre fait marquant, it is que the Spangles savent très bien faire parler d'eux !! Le site d'ELP Records is déjà full of chroniques toutes intéressantes à lire because ce groupe ne laisse pas indifférent !! N'est-ce pas la marque des grands ?
On résume ?
The Spangles, c'est de la britzik vraiment bien jouée [en écrivant ça, je gigote sur ma chais.. euh my beautiful fauteuil en cuir].

 

Stedim    Avril 2004

 

 

 

Le « Daddy’s boy » des nancéens de The Spangles est un peu le disque rock fourre-tout par excellence. Du punk, de la funk, de la pop dans une ambiance 60’s kitchissime au possible. Une sorte de bikini machine, version no future. Influence anglo-saxonne à outrance, de Londres à Manchester, de Detroit à New-york. C’est un peu décousu dans l’ensemble, de temps en temps proche du porte nawak complet, but it’s good !

 

Mike    Mars 2004

 

 

 

On sait peu de choses sur ces français anglophiles si ce n’est que ce disque est leur premier long format. Si vous êtes curieux, vous aurez l’occasion de découvrir des jeunes gens fortement influencés par le rock anglais. La voix du chanteur Manöx (aucun lien avec la pommade du même nom) évoque un croisement improbable entre les singers de James, Bauhaus et des Buzzcocks. La musique puise dans la fureur du punk, l’efficacité rythmique du funk et les mélodies de la britpop. Certains morceaux sont par ailleurs enrichis d’un quatuor à cordes, de percussions et autres trompettes. Les ingrédients pour une bonne plaque sont présents, mais il manque le cuisinier pour rendre un tel programme digeste. Plusieurs bonnes idées, quelques morceaux corrects laissent entrevoir le potentiel du groupe, mais la production sans imagination rend les chansons interchangeables et l’ensemble monotone. Résultat des courses, « Daddy’s boy » n’est pas toujours passionnant à écouter. L’engagement d’un producteur pour les futurs travaux devrait s’avérer bénéfique. En attendant, on leur souhaite bonne chance mais on passe notre tour pour cette fois-ci.

 

Enzo Porta    Mars 2004

 

 

Drôle de chronique qui m'attend à l'écoute de ce CD. Première écoute assez déroutante, avouons-le, mais pourtant ça transpire l'énergie. En plus de ça, difficile de cerner les influences du groupe tellement le style des nancéens leur est propre. Bon on va faire de son mieux et pour situer le gros de la chose, ça rappelle les Pixies, Foil et consorts. Alors on va faire les présentations, "Daddy's Boy" c'est des joyaux comme le on ne peut plus troublant "Red Roots", c'est les rythmiques maladives de Sonic Youth boosté au garage et à la patate frappadingue des premiers Big Soul. En bref, avec The Spangles, on la ferme, et on écoute en beuglant les paroles et en bougeant son corps comme un possédé.

 

Geoffrey    Mars 2004

 

 

Attention ceci est une bombe. Si l’assemblage de funk blanc, de rock noir et de pop multicolore passe facilement, aujourd’hui, pour une course à la hype, ici c’est tout le contraire.

Un plaisir innocent semble guider les pas désordonnés de ces furieux nancéiens. Voix de chat électrocuté, violons guillerets, guitares dissonantes, chœurs extatiques et synthés d’outre espace cohabitent en une miraculeuse harmonie.

Pour faire court, James Brown, Pale Fountains, B52’s, le Gun Club et Devo sont dans un garage, pour une boum punk survoltée, enregistrée en pleine canicule.

Frais, excitant, anachronique et sauvage.

 

Manolo  -    -  Février 2004

 

 

 

Wooow ! Du rock ! Ambitieux ! Inventif ! Français ! Pas besoin d'en dire plus, c'est du bon ! Cet album - le premier pour ces cinq garçons pleins d'avenir -, est un grand fourre-tout bordélique et réussi, un condensé de ce qu'on aime dans le rock & roll : des musiciens talentueux et ambitieux au service d'une musique déglinguée.

 

Tout commence avec un "My Crispy Bodies" qui part sur les chapeaux de roues : une wah wah impatiente d'en démordre avec nos oreilles, un chanteur alimenté au nucléaire, une basse qui aurait pris de l'ecsta joue au ping pong avec les notes et, au moment où on s'y attend le moins, une bande de violons débarque... Une entrée en matière qui nous en dit long sur ce groupe : n'espérez pas trouver ici une cohérence, une logique, laissez les choses venir et prenez tout ça en pleine tronche, vous aurez tout le temps de sourire après ! Un album complètement épileptique, punk, pop, funk, rock 60's, et bien sûr un quator à cordes. Sur "Daddy's Boy", les enceintes "the chocolate bars !" saturent, ça ne m'étonne même pas, ça rend même plutôt bien ! C'est là-dessus qu'on aura droit aux meilleurs pogos du moment, pas de doute. L'intro de "Daily Loving" ressemble à un exercice à la basse pour apprendre les notes mortes, simple mais efficace (mais n'allez pas surtout croire que le bassiste est un débutant !). Tiens, encore la basse pour une intro sur "Heads Will Be Rollin'" : grasse, grattée dans tous les sens - la chanson porte bien son nom -, elle alterne avec... on dirait presque du White Stripes !

 

Un peu plus loin sur "Red Roots", on change d'ambiance : un thème entêtant revient sans cesse, des voix se chevauchent, murmurant leur description tragique avec impatience, pendant qu'un synthé - analogique, précise la pochette -, insuffle cette impression d'urgence, de désespoir contenu. Une chanson tout simplement excellente... On retombe brutalement sur Terre avec "Electric Monkeys" : ses rythmes funkys syncopés, sa basse slapée, sa voix aigue et nasillarde et ses bouts d'ambiance jeu vidéo : encore une chanson qui porte bien son nom ! "In Your Eyes" est de la même trempe : une basse sous-accordée se bat en duel avec des guitare folles, devenues accros au bend pendant que le chanteur et la batterie, tous deux surexcités, les regardent en sautant dans tous les coins "awouuuuuuuu !!!". "No More Attacks" alterne cris de fous et passages introspectifs - 8 minutes 20 dont une bonne partie merveilleusement instrumentale... et quand les voix reviennent, ah c'est bon ! Sur "Stop Machines", percus et violons jouent les vedettes pendant que le chanteur, Manöx, nous raconte son histoire. La conclusion s'effectue sur cette petite douceur qu'est "Everybody Sleeps" et, enfin, on peut respirer et se dire... "ah ouais quand même !"

 

Trop complexe pour cartonner ? Peut-être, mais qu'importe, les vrais amateurs de rock se reconnaîtront dans la musique des Spangles, ils y verront le talent et peut-être par projection ce que ces mecs sont capables de faire à l'avenir (oh mon dieu !). Oh oui il existe du bon en France, il manque peut-être juste les bonnes oreilles, ou peut-être tout simplement les bonnes radios nationales, non ? Quoi qu'il en soit, merci à ceux qui nous permettent d'avoir un choix aussi riche, et vive les Spangles !

Jérémie  -    -  Février 2004

 

 

C’est à un rock / post-punk, mélodique mais par définition très bien rythmé que nous convient les Spangles. Cette première production est une étonnante réussite de la part de ces nancéens qui reforment, à leur manière, le front de l’Est. En dehors, des guitares, basses... “traditionnelles” aux genres, The SPANGLES ont invité un quatuor à tenter de les suivre dans leurs frénétiques accords. Pour ce coup d’essai, ce sont 12 titres qui sont livrés à l’auditeur, oscillant entre les Buzzcocks, Warsaw et eux-mêmes. Le son y est brut, tout en valeur. On ne peut que remercier E.L.P de dénicher régulièrement de si bonnes formations, ce label est vraiment devenu un gage de bonne qualité.

 

Emmanuel QUEVA  -   -  Février 2004

 

 

Étonnant est le mot pour décrire ce groupe nancéien très inspiré par la musique anglo-saxonne (Bowie, Madness, The Pixies...) et une déesse du rock-punk, Nina Hagen. Les morceaux proposés sur "Daddy's boy" se baladent entre mélodies harmonieuses et un rock plus énergique. Tandis que la voix rugueuse de Manöx, le chanteur n'est pas sans rappeler certains hits des années 70-80. Les titres chantés en anglais laissent la part belle aux jeux de guitares, aux ensembles à cordes et à des effets en tout genre. Bien loin des standards pour radio F.M., The Spangles se range pour notre plus grand plaisir du côté du "rock indé" avec ce qu'il faut d'originalité et d'audace pour sortir du lot. Un second essai qui mérite également d'être découvert sur scène. Pour la petite histoire, le groupe se nommait dans le passé No Pingouin avant de devenir The Spangles. Un changement de nom qui annonce une carrière prometteuse et on l'espère reconnue par les amateurs d'un genre qui donne ses lettres de noblesse au rock français. Les fans de la Star Académie auront encore une nouvelle chance de s'endurcir les oreilles. À bon entendeur, salut ;-)

 

  -  Février 2004

 

 

Coup d'essai et... coup d'essai pour le premier album des Spangles. Desservis par une production très cheap 80's (on croirait le son du premier Noir Dez), les nancéiens explorent diverses directions et semblent chercher leur voix : la pop tendance Hunky Dory (Daily Loving), le rock indé, les rythmiques funky...

Mais en tous cas, le quintet a un talent certain pour créer des atmosphères : Heads Will Be Rollin ou Red Roots sont tendus et inquiétants. Ils nous plongent dans une ambiance digne du premier No Means No. Et ça, ça n'est pas à la portée de tout le monde. C'est sans doute dans cette lignée qu'ils devraient poursuivre. Donc : à suivre...

 

Boom Boom Club  -  Février 2004

 

 

Le premier album des Nancéiens rassemble 12 titres éclectiques, du rock qui balance ("In your eyes", "Electric monkeys") à une pop enrobée de cordes ("Daily loving"). "Stop Machines !" rappelle l'ex-Talking Heads, David Byrne. Leur pop-électrique baigne dans un esprit anglo-saxon, mais des longueurs font trop souvent oublier les moments accrocheurs.

 

Béatrice Corceiro  -    -  Février 2004

 

 

Certains disques déroutent. On croit dès les premiers titres cerner la personnalité et le style de musique adopté par le groupe, et puis en milieu d'album le vent tourne, on quitte les sentiers balisés d'auparavant. On sort carte et boussole, pour s'apercevoir trop tard que l'album est revenu dans ses sillons d'origine, avant de repartir de plus belle à l'aventure. Et c'est le cas de The Spangles (n'ayant pas écrit cet avant propos juste pour faire bo).

 

Effectivement, les premières chansons laissent présager une pop énergique et bien produite. Un chant légèrement maniéré et tordu, des violons en arrière plan qui ne font pas uniquement de la décoration, mais insufflent à « My Crispy Bodies » un côté légèrement northern soul. S'ajoutent une basse rebondissante et une guitare quasi funky. Et avant « Heads Will Be Rollin' », s'enchaînent 4 titres dans ce style, un « Daddy's Boy » tel un punk sur la plage, et « For A Killjoy » qui possède à mi morceau un arrangement de cuivre qui parait être échappé d'un disque des Beatles période psychédélique. Ce qui contraste d'autant avec la suite de ce « Daddy's Boy ».

 

Que s'est il passé ? Le ciel gris aurait il tout recouvert (circa dominique a ). Le ton et la voix se sont durcis, adieu violons cuivres et légèreté, bonjour déprime et Codeine. Ca ne s'arrange pas après, le sixième titre cultivant un climat étrange, voix torturée contre choeur et guitare fantôme en arrière fond, Tim Burton en spectateur presque séduit. Par contre « Red Roots » elle séduit moins, de par sa longueur et son manque de propos. Le constat se renouvellera aussi pour « No More Streaks ». Hormis ces deux nids de poules, la route se poursuivra avec un retour du soleil, on sortira même du coffre un bon vieux synthé pour une petite mélodie cheap sur « Electric Monkeys », singes qui se seront gavés d'amphèt pour la chanson d'après. Mais il se fait tard, la nuit tombe, la fatigue vient, alors The Spangles se font plus calmes sur les deux derniers titres, guitares acoustiques et violons, dont « Everybody Sleeps » qui portent son titre à ravir, quoique « Nice Dream » eut été parfait aussi, chanson douce pour se jeter dans les plumes.

 

Doit on crier au manque de cohérence, et conseiller à ce groupe nancéen de se concentrer sur un style unique ? Mais n'est ce pas au contraire tout le charme de ce disque de traiter plusieurs styles à la fois avec réussite, et de les distiller sur la longueur d'un album ?

Frank  -    -  Février 2004

 

 

« Ouah ! Ca l’fait trop ! » Voilà la première chose qui passe par la tête à l’écoute du premier titre de l’album « Daddy’s Boy » signé par les Nancéens THE SPANGLES. Ils ont osé et ça fonctionne plutôt bien : allier un rock dans sa formule la plus classique à un quatuor à cordes. THE SPANGLES amène ainsi une dose de fraîcheur dans un mouvement rock souvent endormi (le chanteur est, lui, plutôt éveillé !). Ca remue, ça groove, ça pulse… on aime cette alchimie rare et impulsive… cette odeur d’huile qui plane dans le local de répèt.

 

  -  Février 2004

 

 

………………….Avec une âme très Beatles dans leur manière de proposer un charivari musical, The Spangles s'efforce de donner le change en bousculant les poncifs établis. A mi-chemin entre Nina Hagen et les Pixies, le groupe surprend par une manière très personnelle d'appréhender ses compositions et par sa façon tout aussi personnelle de les restituer. Miracle des arrangements modernes, on replonge en ère post-punk tout autant que l'on s'aventure en phase pré-expérimentale. Les cordes réchauffent les sonorités métalliques en leur apportant une touche animale bienvenue et, de viole en violon ou en violoncelle, chacun s'efforce de poser sa propre pierre à un édifice qui s'accommode fort bien de ce mélange des tonalités. Après un départ en fanfare sur " My crispy bodies " et " Daddy's boy ", le groupe tempère un moment sur " Red Roots " avant de raviver la flamme sur " Electric Monkeys " et " In your eyes " pour mieux en finir avec le surprenant " Stop Machines ! " et l'ingénieux " Everybody sleeps " … Un album haut en couleurs qui mérite une bonne tournée pour être mis en route à sa juste valeur !

 

Fred Delforge    Février 2004

 

 

 

Il y a quand on lance le disque de The Spangles, comme un subtil air de déjà entendu. Pas ce « déjà entendu » rébarbatif, qui nous assaille si régulièrement ces derniers temps, dans le wagon des groupes en « the ».  Non. Plutôt un air de « terrain connu » chez ces groupes anglais  du passé, atypiques, qui ont  hanté  un temps nos lecteurs de salon avant de disparaître définitivement ou de splitter dans l’indifférence quasi générale. Ainsi, la voix de Manöx, leader vocal, nous ramène au bon vieux temps du premier album de Space, juste avant qu’ils n’embrassent le carriérisme et ne disparaissent après un best of poussif, dans un oubli presque mérité. On espère mieux pour les Spangles.

Manôx chante en anglais et haut perché, avec une pointe d’accent cockney… Jusque là rien d’anormal… sauf que les Spangles sont Lorrains.  Et ce n’est pas la seule incongruité du groupe qui pratique une power pop légère, composée par des musiciens doués et touche à tout. Etonnant, à l’époque où tout le monde rock se remet à être triste, centré sur la guitare disto et disposé à ne jouer qu’ en regardant ses pieds. Ici on croise au fil des titres, les  mélodies qu’on a avait apprivoisée avec Denim à la grande époque de la brit-pop. Ici la musique sautille, invite.  Elle wa-wa-ise par ci punkise par là rétro-ise un peu plus loin. Elle passe de la mélodie enjouée de  My crispy bodies  au rock vengeur de Heads will be rollin. Elle hésite entre pop simple et âpreté rock. Entre le costume trois pièces Mod et la crête de keupon. La session basse percussion, sêche et presque groove par moment, sert de liant à ces multiples voies musicales. Les claviers sont de la fête, marque de fabrique habituelle des 70’s Zita Swoon  ou des popeux Das Pop belges. On sent les apports des musiques de ces dernières années passées à la moulinette d’une certaine ironie assumée. On imagine une volonté pour le groupe de détourner certains canons d’un genre lourd d’histoire et lourd tout court. Et si c’était ça après tout, une vraie rebelle attitude ?

Un bon album pour se mettre de bonne humeur, auquel il ne manque guère que quelques mélodies immédiates, de la trempe de in your eyes, pour enfoncer franchement les fentes des lecteurs CD les plus récalcitrants.

 

Denis    Février 2004

 

 

Il a fait les beaux jours du rock au début des années 70 et semblait voué à l'oubli depuis quelques années. Après la révélation 2003 d'AS Dragon, le rock psychédélique fait des émules et retrouve le devant de la scène en ce début d'année 2004, par l'intermédiaire de ce " Daddy's Boy ", nouvel album des Spangles. Découverte du label Elp Records, Manox, Adrien, Samyboy, Gautier et Florent nous ouvrent les portes d'un son punk rock des plus groovy. Si la voix du chanteur n'est pas sans rappeler celle d'un certain Bryan Molko, son utilisation est en tout point surprenante. Deux titres se dégagent principalement de l'ensemble et aspirent à une diffusion plus large, à savoir, ce " Red Roots " entêtant et tourbillonnant, pas très éloigné d'un Massive Attack qui aurait remonté le temps jusque dans les années 70, ou encore et surtout, cet " Everybody Sleeps " qui prouve qu'il n'est nul besoin de s'exciter pour accoucher d'une bonne bande son. Au final, un album underground qui aura beaucoup de mal à se faire une place auprès du grand public, mais qui mérite néanmoins une écoute attentive en attendant des jours meilleurs …

 

Jean-Charles    Février 2004

 

 

ROCK’N’ROLL !!! Cocorico ! Les Spangles sont un groupe bien de chez nous, sans que cette assertion ne soit jamais un fardeau trop lourd pour leurs juvéniles épaules ! Pas à dire, les français ont fait d’énormes progrès en rock depuis la lointaine époque des Chaussettes Noires et autres Chats Sauvages… Même cet abruti d’Obispo colle à présent de grosses guitares sur ses insupportables niaiseries ! Mais bon, on s’éloigne un peu du sujet, là, non ? L’album des Spangles est un bandant fourre-tout sur lequel chacun trouvera son compte musical : des sloves (« My Crispy Bodies », « For A Kill Joy ») pour les endormis de naissance, des rocks basiques mais bien troussés (« Daddy’s Boy », « Electric Monkeys ») pour ceux qui n’aiment pas qu’on change leurs habitudes et d’intéressants et longs crossovers (« No More Streacks » et surtout le génial « Stop Machines ! ») pour les curieux de nature : Electric Monkeys Pop ! Crispy Bodies Rock ! Red Roots Blues ! Rollin’ Heads Beat !

 

Thierry Supervielle  Janvier 2004

 

 

Nouvelle signature de l'excellent label Elp Records, The Spangles explose plus que se repose, et crache plus qu'il ne chante, tout en s'appropriant des canons de la pop (Daily Loving), comme peut le faire Deus sans la folie dadaïste, conformiste dans son approche d'un punk rock stylé. Les Spangles épicent leurs morceaux par les changements de rythme (For a Killjoy) ou par un gros son (Heads Will be Rollin') pour une musique rageuse qui n'est pas sans rappeler le Gun Club, avec ses guitares slide aussi furieuses qu'épidermiques, une méchante claque dans la tronche du rock m'as-tu-vu de bonne famille en GAP. Une cavalcade la bave aux lèvres. Après le déchaînement on utilisera un orgue comme intro décorative avant de faire valser Robert Smith dans les bras de Thurston Moore (Sorrow Man) dans les brumes suffocantes du jardin de la famille Adams. De surprises en surprises nous avançons, prenant les routes sans cesse changeantes du groupe. Pour Red Roots, ils utilisent un gimmick élastique pour une histoire à tenir debout, loin encore une fois de l'exclamation rock perpétuelle. Paradant avec les Specials dans les habits de Cure (Electric Monkeys) les Spangles construisent une tour de Babel sur l'emplacement de la tour de Pise en compagnie de Tom Barman une banane en guise de marteau. Pressée (In Your Eyes) puis lanscinante et se lovant (No More Streacks) la musique des Spangles se fera plus simple, de plus en plus directe, frisant la peau et les os sur Stop Machines, ne devant son salut qu'à des cordes palpant le pouls du patient lui donnant encore plus de vie pour éclairer les zones d'ombre et verser des larmes d'éblouissement sur un Everybody Sleeps finissant Daddy's Boy comme le phœnix se consumant à sa mort. Splendide. Étonnant de diversité, ce disque pour nos "Crispy Bodies" ne fera que confirmer que Daddy's Boy est une réussite absolue, celle qui fait qu'un disque tout en partant dans tous les sens gagne une légitimité. Grand disque.

 

  Janvier 2004

 

 

The Spangles - ex No Pingouin - est un nouveau quintet Nancéiens qui sort son premier album : "Daddy's Boy". La barre est haute. Le groupe, ambitieux musicalement, s'est offert le renfort d'un trio à corde, d'un trompettiste et d'un percussionniste additionnel, afin de pouvoir réaliser ses fantasmes d'un grand sample musical sans justement utiliser de sampler ou trop d'électronique. Le groupe est un peu le pendant de Bikini Machine pour l'univers rock à large spectre et la recherche d'associations sonores décalés, mais qui au lieu de s'adjoindre des samples, comme c'est la tendance, va chercher des arrangements de cordes et de cuivres...

Donc c'est rock 60's électrique mordant sur une partie de l'album - influences Sonics/Cramps bien senties sur "In Your Eyes" et "Daddy's Boy" qui donne son nom à l'album. Mais une autre facette des Spangles, et c'est là que c'est légèrement inattendu, le groupe nous entraîne aussi vers une pop / rock électrique chatoyante, comme sur "For a Killoy" sans un seul instant donner la désagréable impression de collectionner les styles pour essayer de plaire à tout le monde. Il y a une cohérence d'ensemble très agréable sans atteindre le génial. Le chanteur n'est sûrement pas étranger à cet effet, il possède une voix puissante, souvent en limite, il y met toutes ses tripes comme le chanteur des The National. De plus il est constamment soutenu par les chœurs. Des perles pop jalonnent l'album comme "Red Roots" qui ne serait pas renié par Calc ou encore Venus.

Laissez vous tenter par ce juke box du meilleur goût concocté par ce groupe de compositeurs et MUSICIENS - chaque membre du groupe signe au moins un morceau de ce " Daddy's Boy " qu'il serait malvenu de snober. Il n'y a pas de mal à se faire du bien.

 

   Janvier 2004

 

 

 

Premier album très réussi pour un groupe qui ne fera certainement pas trop de bruit dans les médias. Et c’est bien dommage tant « Daddy’s boy » est un bon disque qui mérite d’être écouté de début à la fin. Loin des formes classiques d’un rock souvent chiant, The Spangles partent à l’aventure à la recherche de sonorités décalées (notamment des cordes à des endroits où l’on ne s’y attend pas sur « My Crispies bodies », « Stop machines » ), de mélodies empreintes d’une vrai personnalité (les rythmiques funky au milieu d’un morceau très punk-rock , une douceur malpolie avec « Daily loving », ou le tranchant « In your eyes »). Emplies de références, universel tout en étant particulier, « Daddy’s boy » est le disque d’un groupe plein de talent dont on attend une suite obligatoirement à la hauteur. Puis il y a aussi leur nom aussi qui fait penser au Star spangles sans le mot star, sans les artefacts inutiles comme leur musique. Et si pour finir, on vous dit que la voix de Manox à quelques intonations à la David Byrne, je crois qu’on doit vous mettre l’eau à la bouche ou alors, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde. The spangles est un groupe à suivre.

 

Harry    Janvier 2004

 

 

Enfin ! Oui enfin, un groupe français navigue sur les traces de la confrérie belge DEUS et Cie (Zita Swoon, Dead Man Ray…). Non pas que les Nancéiens de The Spangles en soient la copie conforme mais ils sont habités du même esprit d'ouverture et de la même inventivité musicale. Rien ne les effraie : court-circuit électrique (Daddy's boy, 2'30 chrono), long-circuit au bord du précipice (No more streaks et ces 8' enivrantes), proto-punk sixties entre Sonics et Cramps (In your eyes), berceuse (Everybody sleeps), approche progressive (Red Boots). The Spangles font sauter sans scrupules les cloisons en restant toujours pop-rock (cet album est étrangement cohérent), le tout avec la légèreté la plus sérieuse qui soit. Comme Calc et surtout Venus (d'autres Belges, tiens…), The Spangles font appel à un quatuor à cordes, histoire de faire de My Crispies bodies et de Daily Loving deux perles pop hautement oxygénées ; de Stop machines ! une ballade acoustique entre air irlandais et terre maghrébine et de rendre la berceuse de fin inoubliable. Daddy 's Boy est riche, dense, bourré d'idées et de talent (avec ça, la plupart des groupes brit-pop font 3 albums) et mérite d'être découvert sans tarder !

 

Denis Z  -    -  Janvier 2004

 

 

 

………………..Maints d’entre les douze titres originaux de l’album « Daddy’s Boy » témoignent de cette familiarité qu’ont les Spangles avec les planches. Leur chanteur, plus qu’expressif, fait preuve d’une grande capacité à moduler sa voix ; il peut aussi bien jouer d’une articulation acérée, d’un chant survolté sur fond de guitares hirsutes (In Your Eyes), ou d’un timbre céleste sur des ballades aux cordes envolées (Daily Loving), un tube en perspective !

Ce disque est à la fois multiple et tout d’un bloc : parfumé d’un rock un tantinet décalé, tour à tour aérien, funky et enjoué, mélodique, frénétique et touchant………………….

 

Stéphane Guidat  -  Figures Libres  -  Décembre 2003