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Après des retours presse et promo plus que prometteurs, notre cher DIMI DERO a suscité quelques menues réminiscences à ses chroniqueurs. Excusez du peu : New York Dolls, Crime & The City Solution, Waterboys, Bauhaus, Television, Violent Femmes, Bad Seeds, Baptists Generals, Birthday Party, Only Ones, Stooges, Sonic Youth, Scientists, Velvet Underground, Jacobites, Suicide, 16 Horsepower, Kat Onoma... Et dans ses exercices de vocaliste, rien de moins que Peter Murphy, Jeffrey Lee Pierce, Peter Perrett, Tex Perkins, Johnny Thunders, Nick Cave, Lux Interior, Lou Reed, Tom Verlaine, Thom Yorke, Nikki Sudden, Neil Young... Mais où va t'il chercher tout ça ????? |
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"Good Morning Monsieur Edvard" n'est pas un album facile d'accès et reste d'avantage réservé à des passionnés de la musique pop. Il faut dire que le traitement sonore infligé à ces onze titres restent assez sombre et décadent. Ou alors, cette voix si particulière de DIMI DERO envoûte et nous charme tout au long de "Kamilka June 99", "Coal Factory" ou encore "Basement Flat" et "Answering Machine" qui sonnent tantôt pop sombre, folk, bl uesy ou encore sur certaines parties, un peu psychobilly. Jamais à court d'idées et capable de ciseler des chansons précises, Dimi Dero nous fait saliver sur ce disque à découvrir ...
DIMI DERO et son punk vaudou invoque l'esprit du défunt Jeffrey Lee Pierce du Gun Club.
Laurence Romance
Chanteur de Ghost Train et batteur des Groovers, journaliste pour Rock’n’Folk et producteur du premier Jerry Spider Gang, DIMI born Toulouse DERO, fan des Scientists et pote de Nikki Sudden, s’est fendu d’un album solo, calé dans le larsen et les excès divers. Good Morning Monsieur Edvard se met à poil les cordes vocales sur un rock ferrailleur et batailleur, du punk rock à fleur de peau à la manière d’un Dominic Sonic taraudé par la crudité du free jazz et le rock’n’roll batcave hanté par Johnny Thunders et les Bad Seeds. Station Service - Mai 2003
Voici l’album rock’n’roll de ce début d’année... La voix affolée et angoissante de DIMI DERO plonge l’auditeur dans un état qui ne peut le laisser indifférent. On aime, on se désespère ou l’on déteste mais il n’y a pas de demi-mesure. Chacun retrouvera des influences dans cette production et pour cause, Dimi DERO est un enfant du rock, ceux de l’ère post-punk qui a temps apporté ! Le son y est brut, volontairement criard par moment, alors que l’ambiance baigne sous des basses graves. Là, quelques sons Jazzy venus d’outre délire prennent les commandes du navire. Le parallèle avec l’univers de Nick Cave ne peut que me traverser même si Dimi DERO, lui est toujours, à mon humble avis, dans sa phase torturée. On touche aussi, sûrement involontairement, à tout ce qui a pu faire la grandeur du mouvement dark/goth version batcave. Il réussit à naviguer avec sa voix, à la transcender et lui faire prendre des formes traduisant le mystère de cette production. Pour ajouter un peu de sensualité à ce Good Morning Monsieur Edward, Miss Tallulah l’accompagne aux vocalismes. Pour finir, si je vous dis que le monsieur a déjà travaillé avec des gens comme les Bad Seeds ou Sonic Youth vous comprendrez aisément l’orientation de ce CD. Attention cette beauté n’est pas à mettre en toutes les oreilles. Le CD est accompagné d’une vidéo bonus.
Autrefois journaliste à Rock&folk puis producteur du Jerry Spider Gang (de Toulouse) et membre de divers groupes, DIMI DERO officie désormais en solo et officialise ce changement avec ce premier album. Résolument anglophone, il démontre ses évidentes capacités vocales à évoluer entre blues-rock mutant et pop désaxée. Entouré d'intervenants de choix (rythmiques, guitares, piano et seconde voix féminine), il excelle à manier le chaud et le froid, le trash et la séduction, l'excitation amphetaminée et la langueur vénéneuse.
Un temps journaliste chez Rock'n Folk,
multi-instrumentiste chez les Groovers, Chatterbox ou
Ghost Train (groupes relativement éphémères), producteur à ses heures,
ce n'est qu'en 2003 que
DIMI
DERO décide de sortir son véritable
premier disque. "Good Morning Monsieur Edvard" se compose de 11 titres qui
s'inscivent directement dans la lignée de formations garage-rock du style
The Savages ou les Bad Seeds. Emotionellement, le disque est
plein, Dimi se fait tour à tour fin, mystérieux, angoissant, véhément,
inarretable, un mix entre Nick Cave et Iggy Pop.
Musicalement, ça déménage! Une énergie brute, pas toujours bien contenue
mais qui est
Cela commence par un coup d'oeil et d'oreille sur la plage ROM d'un album d'allure mystérieuse "Good Morning Monsieur Edward"... Dans une ambiance glauque, un homme blanc comme un linge clame son désespoir avec une rage intérieure à peine maîtrisée qui parvient à secouer même à travers un petit écran d'ordinaire si atone. Premier contact intimidant avec DIMI DERO. Dimi Dero n'est pas un énième symptôme de ce qu'il est convenu d'appeler le renouveau de la scène rock française : c'est un briscard, un loup de scène, qui a multiplié les groupes et les projets - les Groovers, Chatterbox, New Bones... - ; un ancien journaliste musical de surcroît doté d'une culture et de références. Dimi Dero ne se revêt pas de l'étoffe d'un leader charismatique, ses compositions ne se drapent pas d'ambitieux messages politiques ou sociaux. Il se construit une oeuvre beaucoup plus personnelle, moins évidente et moins accessible - proférée dans la langue d'Albion, elle tient à notre distance sa signification, mais ne rend que plus frappantes les émotions. Dimi Dero ne rêve probablement pas de révolutionner le rock en France. Peu importe. Une (auto)-production impeccable, un son puissant, des compositions incendiées (Kamilka, june 99 ; Drawn aside) ou corrodées (Coal Factory) et deux moments de magie lorsque des cuivres viennent illuminer ces terres brûlées à perte d'horizon (Rumbling & Mutism et Cheers !) Mais surtout, Dimi Dero a la voix d'un dément, une voix empreinte de force, d'intensité, de douleur, de folie. Parfois adoucie par quelques couplets mélancoliques chantés par Tallulah X, c'est cette voix qui nous malmène et nous retient, une tempête furieuse et maligne qui souffle dans nos tympans. Issue d'un circuit de production (Elp ! Records) et de distribution (Mosaic Music) tout ce qu'il y a de plus indépendant, une oeuvre qui inspire le respect et respire dans l'obscurité.
DIMI DERO aime Nick Cave (et les Bad Seeds), Johnny Thunders (et les NY Dolls), les Only Ones et sans doute Nikki Sudden puisqu'il apparut jadis aux côtés du Jacobite sur un de ses albums solos. Alors forcément ça s'entend sur ce premier CD (Good Morning Monsieur Edvard) enregistré dans la campagne toulousaine et paru sur le label Elp Rcds (rien à voir avec Keith Emerson...), home entre autres de Jimmy Wank ou des Dollybird. L'ambiance passe alternativement du faux-calme vraiment tourmenté à la tempête déchirée de hurlements à vous glacer le sang (le Mr Edvard du titre est E.Munch, celui du Cri) dignes du "Frankie Teardrop" de Suicide. Pour mettre son univers et ses mots (y'a quelques passage très "spoken words") en musique, Dimi s'est entouré de mercenaires toulousains compétents (la moitié du Spider Gang, le chant/guit des Lucky Jungle Kids, le batteur Bud Silva, etc...), de quelques cuivres, d'un slide-guitariste et d'une chanteuse/choriste au brin de voix frais qui apporte la touche de contraste nécessaire aux forces obscures (et à la désespérance romantique) à l'ouvrage sur ces onze titres. Le tout ne manque évidemment pas de caractère ni d'originalité, requiert des nerfs solides, et le CD offre en prime un clip vidéo soigné pour juger sur pièce. En concert, le groupe évolue en formation serrée (à quatre) et ferraille principalement sur la paroxystique et secouante option Bad Seeds mentionnée plus haut.
Gildas Cospérec
DIMI
DERO se lance dans une carrière solo
avec ce "Good morning Monsieur Edward", premier essai, premier coup de
génie ! Un album difficile d'accès mais généreux.... les douze titres
forment une entité sombre mais électrique, rappelant ici le Gun Club, par
cette voix passionnée et expressive (Kamilka), là, plus vaguement,
LTNO (Cheers
!, Answering machine), par ce coté dérangeant et déstructuré de la
musique, ainsi que pour certaines intonations de la voix. Anglophone dans
ses textes, Dimi Dero nous dévoile cette voix inspirée, frémissante et
perturbante, et un style acide, acéré, vitrioleur allant traîner sur les
plate-bandes dépressives et affolées, abandonnées par Nick Cave et
reprises par Jack the Ripper (Curtain raiser, Cheers). Ce premier album
de Demi Dero ne comporte pas une fausse note, pas une faute de goût.
Bonjour Monsieur Dero, et bien venu !
Une fois n'est pas coutume, mais je commence cette chronique par le morceau de fin, chanson titre de l'album, un bonjour monsieur Edvard plus éructé que réellement chanté, condensé des atmosphères de DIMI DERO en six minutes tendues et débordant d'une énergie nerveuse et grasse, d'une sueur moite et portée par un rire satanique proche du thriller de l'homme sans nez. Energie c'est bien ce qui symbolise Dimi Dero, un concentré d'atome en fusion, abonné au Gun Club ou à la sobriété tellurique d'un Nick Cave. « She doesn't even know my name » qui ouvre, électrise et se calme, se fait douce sous les mots de Tallulah X, véritable tapis de douceur après ce tapis d'électricité. Pour cet album, Dimi Dero c'est construit un rempart de frustration et de combat qu'il détruira sous nos yeux, frôlant les déstructurations de Sonic Youth (« kamilka, june 99 ») ou s'accordant des phases d'enfermement (« rumbling & mutism ») chez un Kat Onoma pouilleux, ou le retour d'un grunge épileptique (« curtain raiser on a masterpiece » / « polytych trashcave »). Plus fête d'anniversaire que mauvaise graine, demi dero crache (« cheers »), prolonge le plaisir de se rouler dans la boue (« coal factory »), mais toujours avec classe et sens du respect (« answering machine »). Tout comme I Love UFO, Dimi Dero fait partie de cette scène décomplexée et rageuse, qui plutôt que de reprendre la suite des bravades tricolores, s'est échafaudé un monde à la fois précieux et brutal. Good morning Dimi Dero. A Découvrir absolument.
note :7.5
Alors que certains recyclent jusqu'à la nausée le son électro-pop des années 80, d'autres, dans l'obscurité des marges, continuent à défendre une autre idée du rock : romantique, ténébreux, électrique. Dans les caves, privées de lumière, fleurissent encore d'arrogantes mauvaises herbes. Bien que "Good morning Monsieur Edvard" soit son premier disque en solo, DIMI DERO, à la personnalité floue et insaisissable, semble avoir eu plusieurs vies : un temps journaliste dans les colonnes de Rock'n Folk, membre d'éphémères groupes de rock, invité sur les disques de Nikki Sudden ou Steve Shelley. Il s'inscrit dans une tradition de groupes au lyrisme affiché, ces amants maladifs qui déposaient des gerbes de fleurs vénéneuses aux pieds des eighties naissantes : Waterboys, Bauhaus, Only Ones... Dero a cette voix admirablement maîtrisée, étranglée, angoissée, qui transporte avec elle tous ses fantômes intimes dans une course pousuite avec la mort perdue d'avance. Il passe avec aisance du chant grave et cryptique au rugissement tendu, oppressé, mort de peur : il y a belle lurette qu'on n'avait entendu pareil chanteur, dans la lignée de Peter Perrett, ou de Tom Verlaine (Television). Dero n'est toutefois pas seul à la barre : une voix féminine, la mystérieuse Tallulah X, vient sur quelques titres sucer le peu de sang qu'il reste à notre homme, qui éructe et vomit de sombres visions. Multi-instrumentiste (guitare, batterie) et leader inspiré, Dero insuffle à ses compositions une certaine dose de théâtralité, de dandysme décadent, réminiscent d'un punk cramé et littéraire, parfaitement à l'aise dans son costard Bad Seeds ou Crime & The City Solution. "She doesn't even know my name" et "Kamilka, june 99" ouvrent le disque de manière imparable et laissent l'auditeur dépassé de tous côtés par les guitares pressées, épuisé par le chant incandescent et la touche pop qui rendent les chansons immédiatement addictives - et rappellent avec émotion le magnifique et inaugural "Lovers of today" des Only Ones. Impressionnant de maîtrise, Dero sait contenir les bourrasques électriques et les libérer au moment opportun : tension et explosion. Constamment sur le point de se consumer, dévoré par un feu noir ("Drawn aside"), Dimi Dero a sans cesse besoin de nouveau combustible : peu enclin à rester dans le registre du rock étriqué et élimé, piano et cuivres (saxophone, trompette) entraînent vers une orgie free ("Rumbling & mutism") descendant du terrible "Fun house" des Stooges. Matrice d'où sort aussi "Coal factory", wah-wah aigre et méchante sur un rock caverneux.
Enregistré non loin de Toulouse (et
de "Born to lose" de Johnny Thunders ?), le disque de Dero semble pourtant
venir de bien plus loin. Un vent mauvais traverse les chansons, annonçant
au loin un ciel noir et la tempête. Un vent froid venu de l'Est, qui a
passé sur des villes de béton grises et humides, des zones industrielles.
Dans le cauchemardesque et halluciné
"Bonjour, Monsieur Edvard",
uniquement soutenu par sa six cordes qu'il maltraite, Dero se fracasse sur
son mur de Berlin personnel, et se réveille en hurlant : la guerre froide
ne fait que commencer.
Premier album solo d’un musicien français aux multiples facettes, Good morning monsieur Edvard est un concentré de différentes énergies et approches du rock et de la pop, opérant tout aussi bien sur le terrain du duo torturé que du rock énervé, s’appliquant au passage de déstructurer certains de ses morceaux de façon déroutante, mais surtout réjouissante. L’homme a fait du copinage avec un Bad Seed, mais on avait pas besoin de ce rapprochement pour comparer DIMI DERO à Nick Cave : la ressemblance est là (on ne peut pas la manquer sur basement flat), mais heureusement, le disque ne se limite pas à cette influence, qui, même si elle plane souvent au long des onze chansons, s’efface parfois aux profits de jolis titres rock parfaitement interprétés (le duo « she doesn’t even know my name »), ou d’une noirceur toute personnelle, qui projette une chanson comme « kamilka, june 99 » dans un abîme tourbillonnant, Dimi chantant comme un écorché vif, complètement possédé (et il ne le joue pas), accompagné de la voix d’une jeune femme inconnue (Tallulah x). Et ainsi, les titres s’enchainent, de l’ambiance aride de « rumbling & mutism », morceau absolument épatant, à l’atmosphère plaintive de l’envoûtant « drawn aside ». Et sur toutes ces perles, on remarque que c’est surtout un aspect de la musique qui, par-dessus l’instrumentation parfaite, domine : la voix, capable de survoler avec aisance les registres, bluesy ou pop, mais aussi passionément torturée, et empreinte de folie.
Aux diaboliques « curtain raison on a masterpiece » et « polyptych
trashcave » de nous conforter dans notre
idée que Dimi Dero est un songwriter décalé et hors-pair…………………
DIMI DERO semble être un petit nouveau dans le monde du rock'n'roll. Le jeune a pourtant déjà bien bourlingué. Journaliste au magazine Rock'n'Folk, producteur, Dimi Dero a déjà connu de nombreuses expériences au sein de groupes (Groovers, Chatterbox.....). Il nous présente son premier album solo, 100% indépendant, "Good Morning Monsieur Edvard". Les morceaux s'enchaînent, sombres, torturés, envoûtants, avec une facilité déconcertante. Dimi Dero crie tout son désespoir dans ces 12 opus noirs, qui immédiatement nous rappellent Nick Cave. Sa voix est tout à fait maîtrisée, alternant le grave et l'aigu à merveille, l'émotion passe, la guitare est puissante. Les meilleurs morceaux ? "Kamilka, June 99" et "Cheers".
Jeune rocker issu de la cuisse hexagonale, DIMI DERO promet beaucoup à l'écoute de son premier album solo Good Morning Monsieur Edvard. Du rock garage déglingué bien sale et dans l'air du temps largement au-dessus de la mêlée. Cet ex-critique rock dans le canard du survivant Manoeuvre est là pour nous confirmer qu'il existe bien une vie rock en France après les Dogs et Bijou.
Sans doute influencé par Violent Femmes, Jeffrey Lee Pierce, Birthday Party et Neil Young, DD chante en anglais (et sans accent !) de violentes complaintes folk-blues-rock, toujours sur le fil du rasoir. D'habitude, on reste perplexe avec ces Français qui se prennent pour des Amerloques prêchant leur rock dans le Grand Canyon (Louise Attaque…) : n'est pas 16 Horsepower qui veut. Pas de ça avec DIMI DERO : lui sait vraiment y faire. On croirait presque qu'il nous vient du Texas. Le Texas, ses groupes qui beuglent (d'At The Drive In à Nashville Pussy) : DD, lui aussi, aime bien pousser dans les aigus, jusqu'à se péter les cordes vocales. A l'écoute de " Rumbling et Mutism " par exemple, on se croirait en plein " Rapaces " de Von Stroheim, ce film ou deux types se retrouvent enchaînés en plein désert, à gueuler à la mort (même si c'est un film muet). Parfois, ça vire presque gothique, à la Baptists Generals (" Curtain Raiser On A Masterpiece ", le climax du disque) : DD est un écorché vif, pas de doute. Après, ça se gâte un peu, DD hurlant à la lune comme s'il était chez le dentiste. Mais la musique, elle, reste sacrement pêchue (" Cheers ! ", " Coal Factory "). A la fin (la chanson-titre), DD, en clône parfait de Peter Murphy et de Lux Interior, répète " You are on the bridge " comme si sa vie en dépendait, puis rigole, machiavélique. Ce type a un grain, c'est certain.
Pas facile de se faire sa place au soleil dans ce petit monde si étriqué du rock en France. Hors les grosses pointures médiatisées il n'est presque point de salut. DIMI DERO en sait quelque chose qui aura dû attendre 2 ans avant de voir sortir son album. Enregistré fin 2000, c'est finalement E.L.P!, chez qui il l'avait mis en boîte, qui s'y est collé, fin 2002, pour le faire paraître. Il eut été dommage qu'il ne nous ait pas été donné de l'écouter. D'autant plus que nous avions été plus qu'alléchés par un 45t paru en avant-garde sur F.F.Fascination en 2001. Les 11 titres (+ une video) montrent une volonté délibérée de la part de Dimi Dero de sortir des sentiers battus du rock banalisé. Il y a quelque chose d'éminemment américain dans la démarche artistique de Dimi, en ce sens qu'il se situe en contrepoint du tout-venant musical. Du Velvet Underground il a retenu les envolées électriques, intenses et profondes, des Stooges la puissance des riffs souterrains ou les dérives libertaires des cuivres ("Rumbling & mutism", "Cheers !"), de Lou Reed la poésie définitivement urbaine (sans parler du clin d'oeil-titre à son "Good evening Mister Waldheim"), de Sonic Youth les avancées arty ou les tempêtes vocales, tumultueuses et indomptées ("Curtain raiser on a masterpiece", "Kamilka, june 99"),de Johnny Thunders et Patti Palladin les duos empreints de sensualité torride (l'imparable "She doesn't even know my name"), Tallulah X reprenant à son compte le rôle de muse tentatrice et ensorcelante. Malgré tout ça, ne voyez pas en Dimi Dero un pâle copieur, que nenni ! Le bonhomme se sert juste de ces influences pour nous restituer sa propre musique, sa propre version d'un rock baroque, fondamental, inquiétant parfois, sombre souvent, mais si personnel et sidérant qu'on ne peut que s'y attacher, comme on s'éprend d'un bon livre ou d'un bon film, jusqu'à s'en imprégner et en faire un disque de chevet. 442eme RUE #51
Retour dans les caves pour ce rock'n'roll torturé qui titube sous les couches de saturation et ne trouve de brefs répits qu'à l'occasion de duos masculins/féminins équivoques. Martyrs et damnés, bienvenus chez vous.
Journaliste un temps à Rock & Folk, producteur du premier album des Jerry Spider Gang et seconde guitare chez les Groovers, le toulousain DIMI DERO a décidé de ne plus rester en retrait. Il réalise avec Good Morning Mr Edvard un joli premier album solo : des chansons pop en duo avec la chanteuse Tallulah X (She Doesn't Even Know My Name, Cheers !) ou des titres blues rock plus sombres qui font danser ; mais une danse macabre comme sur la musique de Nick Cave. Dimi Dero utilise le parler sur quelques titres mais il chante aussi vraiment bien. On est touché par son chant façon crooner ou blues singer, par sa voix dans une longue complainte de onze titres de laquelle se dégage une douce mélancolie. Good Morning Mr Evard est un album très personnel dans la lignée des Scientists ou Birthday Party. Dimi Dero nous donne également à voir un clip sur son CD.
Sandrine Michaux
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